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Alexia a eu la chance de pouvoir interviewer Amandine Roux après sa performance sur l’Ultra Marin Raid du Golfe (2éme féminine), focus sur une personnalité attachante…
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Amandine Roux, un petit bout de femme plein de caractère, toujours souriante, seconde sur le Grand Raid du Golfe en 22h37’49 et n’ayant jamais dépassé les 100km, se dévoile pour nous….Rappelez-vous bien d’elle, car elle risque bien de monter très très haut dans le monde du Trail !
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Trail Session Magazine : Bonjour Amandine et merci de répondre à nos questions ! Pour débuter et en quelques mots, peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Amandine Roux : Je me présente, Amandine, 28 ans, étudiante infirmière et Traileuse depuis 3 ans maintenant. J’ai en effet découvert le Trail en 2010 sur une des sublimes « balades » organisée par Jean-Christophe Gros (Bourgogne Esprit Nature Organisation) et depuis, je ne m’en lasse plus. J’ai commencé à courir sur route mais je ne pourrais plus y revenir. Je suis une puriste du Trail attachée aux valeurs qui s’y prêtent : respect de la nature, entraide, solidarité… Je suis aussi une grande « gueule » qui ne supporte pas que l’on jette ses déchets comme si on était sur un marathon, mais mon activité favorite reste celle de pester contre moi-même (surtout quand je me prends les pieds dans une racine…). Dans la vie comme dans le sport, j’aime quand ça bouge autour de moi mais il n’en reste pas moins que j’aime également les activités un peu plus paisibles (je suis une grande cinéphile). Bientôt diplômée (je l’espère…), je pars fin juillet pour Djibouti où je vais travailler en réanimation dans un hôpital. Revenons au Trail… Je suis passée très vite des Trails courts à l’Ultra-Trail. Peu de gens m’ont suivie dans mon « délire » et beaucoup pensaient que je courais droit à la catastrophe. Donc quand tout le monde a appris mon envie de faire l’ultra marin de Vannes, à peine un mois après l’UTCO, on a tenté par tous les moyens de me faire abandonner l’idée d’y participer. Et surtout de le faire sans dormir en 24 h…« Tu en fais trop pour ton âge ». Forcément, j’ai relevé ça comme un défi !
T.S : Peux-tu nous raconter comment s’est passée ta course ?
A.R : Vannes, vendredi 19 h : tous les Traileurs sont chauds bouillants. C’est parti ! Je démarre trop lentement à mon goût avant de m’apercevoir que je vais trop vite et que j’ai largué mes camarades de jeu. Je m’arrête pour les rejoindre. C’est là que commence le chassé-croisé avec Stéphanie Le Floch qui me double avec l’aisance d’une gazelle. Je perds mes compagnons de route une nouvelle fois et c’est définitif (abandon pour les 3 gaillards). Arrive la nuit, c’est magique, dans le noir je suis à l’aise. Je double Stéphanie à 4 km de Sarzeau. Puis à partir de la navette, au petit matin, c’est la descente de mon petit nuage. Les premières douleurs apparaissent. À Locqumariacquer, je découvre que je suis seule à continuer l’aventure, ça me met un coup au moral. Il faut relancer, c’est dur ! J’ai mal au pied droit, ça me lance jusque dans le dos. À Larmor Baden, je me fais arrêter par le kiné qui veut au moins strapper mon pied : le ligament du gros orteil est très enflé. C’est ici que Stéphanie me double, je ne la reverrai plus.
T.S : As-tu eu des moments difficiles ?
A.R : Cette dernière partie de la course me met en grosse difficulté : beaucoup de bitume où je ne peux plus courir, les rares relances sont suivies de longues périodes à vide où le mental ne suit plus. Je pleure beaucoup, de fatigue, de douleur… heureusement mon suiveur, David et mes amis Côte-d’oriens ne m’ont pas lâchée et m’aident vraiment à finir la course. Ils m’attendent à la fin pour faire les 8 derniers km avec moi. C’est au final, après 22hs37 min de course que l’on passe la ligne d’arrivée, tous ensemble.
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T.S : Quelle sera ta prochaine compétition ?
A.R : Ma prochaine course sera normalement le 105 km des Templiers en octobre 2013. Il faut que j’apprenne à courir avec des bâtons d’ici là, il paraît que c’est presque indispensable… J’ai couru le 72 km en 9h43 l’année dernière et j’étais bien décidée à revenir en découdre avec le long cette année.
T.S : Comptes-tu revenir l’année prochaine pour avoir ta revanche et battre le record de Stéphanie Lefloc’h ?
A.R : Je ne pense pas revenir l’année prochaine sur l’Ultra Marin. D’une part, parce que je dois composer avec mon futur métier. Et d’autre part, parce que j’ai trouvé qu’il y avait beaucoup trop de route sur le parcours. Je ne critique absolument pas l’organisation qui a fait un boulot formidable, des bénévoles adorables et souriants, un balisage impeccable. Je reste juste sur ma faim car les plus beaux paysages je les ai quasiment tous vus de nuit. Quant à prendre ma revanche sur Stéphanie, je pense que je vais m’entraîner quelques années encore….(rire)
T.S : Merci de nous avoir accordé un peu de ton temps Amandine et bonne continuation !
A.R : Merci à vous, à bientôt !
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Crédits photos : Nicolas Goisque
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Alexia Jacquot, Trail Session Magazine, 2013.
Elle est vraiment bourrée de talents cette Amandine. J’aurais aimé qu’elle aborde son autre passion !
Mdr
Dites-nous laquelle?
Nous lui transmettrons vos amitiés.
Bien cordialement et sportivement,
Trail Session Magazine
Comme si vous ne saviez pas…
Le don de soi.
Effectivement, Amandine est une sportive multi terrain qui ne craint pas les longueurs …
Formidable athlète au passé vraiment pas commun, peu reluisant, dont elle regrette l’existence selon ses dires en privé.
Une athlete complete qui gère sa vie comme elle veut quoi qu elle ai pu faire. son parcours de vie parle pour elle vaincre le cancer, son métier d’infirmière et l’ultratrail il faut un sacré caractère et un mental hors norme
Bravo Amandine continue ta route comme tu l’entends
Gege de saone et loire
Une athlete charmante qui ne devrait pas culpabiliser.