Salomon Cappadocia Ultra Trail 2022 : bienvenu(e)s au pays des merveilles !
TRAIL SESSION MAGAZINE a eu a chance et le privilège de pouvoir vivre le Cappadocia Ultra-Trail en Turquie grâce à l’agence Argéus, organisatrice de l’événement.
Faisant partie des favoris sur le Cappadocia Medium Trail de 63km, je vous invite au voyage en vous faisant revivre mon aventure.
Retour en vidéo du Salomon Cappadocia Ultra Trail 2022
Salomon Cappadocia Ultra Trail 2022 : 1ère aventure => la Cappadoce
La Cappadoce est un petit territoire délimité par les villes d’Urgüp, Nevsehir et Avanos au centre de la Turquie. Formée il y a plusieurs millions d’année suite à une activité volcanique intense, elle offre une variété de paysage unique au Monde.
Cheminées de fées (grandes formations rocheuses en forme de cônes), habitats troglodytes, canyons et vallées étroites en font tout le charme.
C’est une chance incroyable que de pouvoir découvrir ce territoire au travers d’une course à renommée internationale telle que le Cappadocia Ultra Trail.
Hot air balloons
Si les Cappadoces sont mondialement connues pour ses paysages et ses multiples habitations troglodytes, c’est surtout le développement des baptêmes en montgolfières qui en font aujourd’hui la principale attraction touristique.
Tous les matins avant le lever du soleil, une véritable nuée de ballons (164 pour être précis) envahit le ciel et offre un spectacle unique. Impossible de venir séjourner dans la région sans se laisser tenter par l’expérience !
L’agence Argeus, organisatrice du Cappadocia Ultra Trail, offre la possibilité de réserver son vol au meilleur prix auprès de la société Voyager Balloons, l’une des quelques sociétés autorisées à voler dans la région.
L’expérience est incroyable et magique, un grand moment d’émotion qu’il ne faut pas manquer !
Le logement
Les possibilités de logement ne manquent pas, mais je conseille de tester, au moins pour quelques nuits, l’un des nombreux hôtels troglodytes qui vous permettront d’expérimenter la vie dans des chambres entièrement façonnées dans la roche.
Là encore vous pouvez sélectionner l’un des nombreux hébergements de luxe proposés au meilleur tarif par Argeus et le Cappadocia Ultra Trail lors de la réservation de votre dossard.
Balade et reconnaissances du parcours du Salomon Cappadocia Ultra Trail 2022
Arrivé sur place quelques jours avant la course, j’en ai profité pour découvrir la région en suivant la trace du parcours. Un bon moyen pour profiter des paysages que je ne ferais qu’apercevoir furtivement le jour J.
À plusieurs reprises lors de nos reconnaissances, nous avons croisé les équipes de bénévoles en charge du balisage. L’occasion de les rencontrer et de les aider un peu dans leurs tâches !
Race Report inside Salomon Cappadocia Ultra Trail 2022 : 63km
Revenons aux choses sérieuses, comme on peut le dire, je ne suis pas revenu en Cappadoces pour enfiler des perles ! Engagé sur le Medium Trail de 63km et présenté comme l’un des favoris de l’épreuve.
Je comptais bien m’illustrer lors de cette course qui me tient beaucoup à cœur, mon amie étant originaire de la région.
Un début encourageant
Il est pile 7h en ce samedi matin, le soleil vient à peine de se lever, les ballons parsèment le ciel, lorsque le départ est donné.
On attaque directement par une belle montée bien raide pour sortir de la ville. Je pars tranquillement mais me retrouve très rapidement en tête avec un coureur anglais Owen Davies.
Nous parcourons les premiers kilomètres ensemble, mais rapidement il hausse la cadence et s’échappe. Je ne prends pas le risque de suivre son rythme et reste focus sur le mien.
De toutes façons, soit il est plus fort que moi, soit il va se cramer, mais dans les 2 options, je n’ai aucun intérêt à forcer, d’autant que derrière ça n’a pas l’air de suivre.
Me voilà donc en solitaire en seconde position, néanmoins je ressens déjà que la journée va être compliquée, les sensations ne sont pas formidables et je dois déjà forcer un peu pour tenir la cadence que je me suis fixé.
Tout en restant bien concentré, je profite des paysages magnifiques que nous traversons, un vrai régal pour les yeux !
Premier accroc dans le plan
Si je passe bien au premier point de ravito en seconde position, je me rends vite compte que je n’ai pas tant d’avance que cela.
Dans la longue côte qui suit, je me fais très rapidement reprendre par 2 coureurs, et plusieurs autres ne sont pas loin derrière. Je fais du mieux possible pour ne pas me laisser distancer et attendre la descente pour revenir.
Effectivement, une fois dans la descente, je reviens très rapidement sur mes 2 prédécesseurs, les dépasse et reprend un peu d’air.
Mais cela était sans compter sur une petite erreur d’inattention qui me coûtera une quinzaine de secondes. Sur un grand chemin, perdu dans mes pensées, je manque une bifurcation. Heureusement, les gars derrière moi me rappellent vite à l’ordre et je reviens sur le droit chemin.
Mais tout à est à refaire. Le chemin se fait plus sinueux et nous serpentons dans une petite vallée étroite et verdoyante. J’en profite pour reprendre un peu le large.
De Göreme à Ushisar
À la sortie du canyon, petite remontée vers les hauteurs de Göreme. Mon avance n’excède pas les 30 secondes sur un groupe d’environ 5 coureurs. Je me sens un peu comme la proie et eux les chasseurs.
Je parviens néanmoins à conserver une petite avance dans la traversée de la ville et la première partie de la montée vers Ushisar.
Les kangals à la rescousse.
Je trouve alors un allié de circonstance en la personne d’un Kangal (chien de berger turc) qui va m’ouvrir la voie pendant pratiquement 3 km !
Ces chiens, quoiqu’impressionnants par leur taille, sont d’une gentillesse extrême, et c’est un pur bonheur que de parcourir ces quelques kilomètres en leur compagnie.
D’autres prendront le relais sur la suite de la course, et je dois bien avouer qu’ils m’auront tous apporté une aide aussi précieuse qu’inattendue !
Fin de la rigolade
À l’approche d’Ushisar, dans la longue montée qui nous conduit vers le château, je ne suis plus en mesure de résister à la pression de mes adversaires. Je me fais littéralement avaler par la meute qui était à mes trousses.
Au ravito, je me retrouve ainsi 4ème, menacé par un concurrent suisse qui est à mes talons. Il y a également 3 ou 4 coureurs du 120km qui sont passés devant.
Direction la vallée de l’amour…
Sorti du ravitaillement, je commets encore une petite boulette qui me coûte quelques secondes supplémentaires. Je reste en lutte avec le concurrent suisse, qui ne me lâchera pas d’une semelle pendant encore une bonne vingtaine de kilomètres.
Après une descente rapide, nous sommes de retour dans une autre vallée étroite, magnifique avec de nombreuses cheminées de fées sur les côtés. Cependant, pas vraiment le temps de s’attarder sur le paysage.
Je fais du mieux possible pour garder mon petit Suisse à distance, et tenter de revenir sur les gars devant… mais en vain !
J’éprouve toujours autant de difficultés dans les côtes, manque visible de puissance. Pas d’autre choix que de faire avec la forme du jour, c’est la loi du sport !
Le morceau de bravoure
C’est à partir du 3ème ravitaillement à Göreme que le plat de résistance s’annonce. Une longue portion montante avec quelques passages bien raides, qui vont faire bien mal aux cannes !
Mais avant cela, un petit stop obligatoire pour résoudre des petits soucis gastriques qui me poursuivent déjà depuis quelques jours.
Encore un peu de temps de perdu… et mon petit Suisse qui repasse devant !
Une fois soulagé, je reprends ma marche en avant, mais il manque toujours des watts dans le moteur ! Patiemment, je remonte sur mon adversaire helvétique et le repasse. Cette fois sera la bonne !
Les paysages traversés sont somptueux, un véritable régal, l’impression de naviguer dans une carte postale !
Le chemin se transforme alors en single à flanc de falaise, pas le droit à l’erreur, mais quelle beauté ! Tout en essayant de relancer le rythme tant bien que mal, je profite de ce spectacle grandiose.
J’ai beau scruté l’horizon, je ne peux apercevoir les gars devant moi. Je dois me faire une raison, je devrais me ‘contenter’ de cette 4ème place.
Je ne me décourage pas pour autant et reste focus sur mon rythme, je suis en retard sur mon plan certes, mais je suis encore en mesure de ‘rentrer’ en moins de 6h. J’en fais désormais mon principal objectif.
Une lueur d’espoir
Et c’est ainsi que j’arrive au 4ème point de ravitaillement à Cavusin. Je pointe à environ 3’30 derrière le 3ème, mais mon poursuivant n’est pas bien loin.
Nous allons aborder la montée la plus rude du parcours : environ 200m de D+ en à peine plus d’un km pour monter sur le haut du plateau.
Il n’est quasiment pas possible de courir, mais dès le moindre replat, je tente de relancer l’allure. La vue est dégagée, et telle n’est pas ma surprise lorsque je vois, quelques lacets plus haut, le 3ème ! il n’a pas l’air d’être à son aise dans cette côte.
Cette vue me redonne des ailes, j’accélère en douceur, reprend 2 coureurs du 120k et me rapproche progressivement de ma cible.
Toutefois, n’étant pas de toute première fraicheur, je ne m’enflamme pas, j’ai encore le temps. Il reste environ 10km de course, bien suffisant pour revenir.
Après quelques kilomètres sur ce plateau pour le moins désertique, nous basculons de l’autre côté dans une descente assez raide qui mène vers le dernier point de ravito à Akdag.
Dernier petit couac
Petite frayeur sur ce ravito, Péline a été bloquée par la Police et n’a pu se rendre au point de rendez-vous. Je vais devoir me débrouiller tout seul.
Si je prends bien le temps de remplir ma flasque, j’oublie en revanche de m’alimenter, un peu perturbé par ce contretemps.
Mais peu importe, je repars le couteau entre les dents. J’ai régulièrement mon adversaire en visu et je me suis rapproché à moins de 1’30.
Tout est encore possible. Je remonte le 1er du 120k (et futur vainqueur) et me lance à la poursuite du podium, qui est là juste devant moi.
Fin des espoirs
Mais cela était sans compter une dernière côte, certes pas très pentue, mais longue, très longue… trop longue !
Le chemin monte comme cela en continu pendant pratiquement 3km. J’ai beau essayer de regarder au loin, plus trace de mon adversaire. Alors que je suis un peu à la peine dans cette côte, lui au contraire, a retrouvé un second souffle et a pu relancer.
C’est la fin définitive de mes espoirs de podium. Le moral en prend un petit coup, et je termine en roue libre. Les derniers kilomètres me paraîtront très longs.
Salomon Cappadocia Ultra Trail 2022 : une belle course
Je n’étais pas dans mon meilleur jour, quelques petits détails n’ont pas fonctionné comme prévu, mais au final une bonne perf quand même avec un chrono en 5h50’45 (qui 3 ans plus tôt lors de ma première participation, m’aurait donné la victoire).
Petite consolation, je gagne largement ma catégorie, et le plus ‘vieux’ des gars devant moi n’a que 35 ans… Je peux donc être fier de ma perf du jour et n’avoir aucun regret, même si bien sûr je rêvais de mieux !
Je garderais surtout de cette expérience et de ce voyage, des paysages fabuleux, une super ambiance tout au long de la course. Une course à faire au moins une fois dans sa vie.
Salomon Cappadocia Ultra Trail 2022 : retrouvez les résultats et toutes les infos