Beaucoup d’idées reçues sur le fait de pouvoir perdre du poids en pratiquant le running, mais qu’en est-il vraiment ? Quels sont les exercices qui pourraient être salvateurs en terme de perte de poids ?
Ne nous y trompons pas, la pratique d’un entrainement et notamment de la course à pied dans notre vie quotidienne peut favoriser une certaine perte de poids, mais attention aux pièges …
.
« Gardons à l’esprit que l’entraînement intermittent est de quatre à cinq fois plus efficace qu’un entraînement modéré et constant… »
.
En effet, une étude de l’Université d’Ottawa révèle que cela fait fort longtemps que les chercheurs scientifiques savent que la perte de poids est liée essentiellement à l’alimentation et dans une moindre mesure, à l’entrainement. Et oui ! En trente seconde vous pouvez avaler 500 calories et il vous faudra une heure pour les éliminer… Résultat, il est plus facile de ne pas consommer ces calories plutôt que de les brûler… Même s’il est vrai qu’en théorie, nous perdons du poids lorsque notre dépense énergétique est supérieure à notre apport énergétique, la réalité est beaucoup plus complexe. La perte de poids relève à 80 ou 90 % du contrôle des calories. Les gens qui s’entraînent peuvent avoir tendance à avoir plus faim, et se dire « ok ça je peux me le permettre puisque j’ai fait sport aujourd’hui ». Et c’est la que c’est pernicieux … Si l’on ajoute à ceci le fait que le calculateur de calories perdues intégré dans nos montres est relativement avantageusement faussé, tout ceci peut nous donner l’illusion que l’entrainement participe en majorité à la perte de poids. L’une des erreurs les plus courantes, c’est d’insister sur le volume. Accumuler les minutes et les calories dépensées est une erreur car cela va vous amener à faire un compromis sur l’intensité… l’intensité est donc un paramètre bien plus important que le volume. Concrètement, il vaut bien mieux effectuer trois séances d’intervalles à intensités différentes par semaine que cinq sorties d’une heure linéaire à 65-70% de la FCM !
.
Ah bon ? Et comment je fais alors ?
.
L’entraînement cardio-vasculaire est tout de même essentiel pour la santé et le bien-être, deux aspects qui peuvent à leur tour influencer notre poids indirectement. L’entraînement par intervalles permet d’obtenir des résultats spectaculaires en y consacrant une fraction du temps habituel. Par exemple des sprints de 15 secondes avec un temps de repos de 15 ou 30 secondes sont bien plus efficaces qu’une séance d’une heure linéaire à 70% de la FCM… C’est la formule 20-40 secondes que Guy Thibault a conseillée à l’athlète Clara Hughes en 1995. Elle faisait ça tous les jours pendant une heure, tout l’hiver et aux Jeux olympiques cet été-là, elle a remporté deux médailles… Les intervalles peuvent être différents, par exemple un effort intense sur une minute et une période de ralentissement d’une minute également. A vous de trouver ce qui vous va le mieux. Gardons à l’esprit que l’entraînement intermittent est de quatre à cinq fois plus efficace qu’un entraînement modéré et constant… Les formules d’entraînement par intervalles sont toujours plus payantes que les formules en continu. Il y a consensus là-dessus dans la communauté scientifique, plus personne ne met ça en doute, d’après Guy Thibault, docteur en physiologie de l’exercice.
.
En conclusion, il faut absolument intégrer le principe d’adaptation. Il faut travailler intensément pour pousser notre corps à s’adapter, à évoluer, donc la clé d’un entraînement par intervalles efficace, c’est son intensité. Mangez intelligemment en évitant les mauvaises graisses et les produits trafiqués (je sais, de nos jours c’est dur). Gardez à l’esprit que vous êtes le seul à décider de ce que vous avalez, et votre entrainement n’en sera que meilleur.
Sources : Guy Thibault, docteur en physiologie de l’exercice, Dr Yoni Freedhoff, professeur à la faculté de médecine de l’Université d’Ottawa.
.
Grégory Julien Baron, Trail Session Magazine, 2014.