Nous voilà arrivés au dernier volet de la saga HOKA. Après avoir passé respectivement en revue la HOKA Valor, puis la Challenger, me voici maintenant prête à passer au banc d’essai la HOKA STINSON 3.
Ce qui m’a de suite frappée à l’ouverture du carton, ce sont ses semelles. Là j’avoue que c’est les plus compensées et les plus incurvées que j’ai eu l’occasion de voir ! Elles sont vraiment « oversize » pour le coup. Reste à savoir si sa fonction d’amorti est opérationnelle. Nous allons très vite le découvrir sur le terrain. A priori, d’après sa fiche technique, il semblerait qu’elle soit efficace sur tous les terrains et sur les longues distances.
Cela tombe particulièrement bien dans ma phase d’entrainement actuelle puisque je débute enfin les sorties longues (c’est-à-dire des sorties de 2h en moyenne) et ce, dans le cadre de ma reprise post accouchement entamée il y a maintenant un peu plus de 3 mois. Quant au terrain, je souhaite bien évidemment pouvoir la tester sur tous les types de sols.
Ainsi je débuterai ma série de tests sur mon terrain de jeu favori à savoir les sentiers et chemins ensablés et escarpés. J’enchaînerai ensuite plusieurs sorties sur route et piste cyclable.
Dès les premières foulées, je remarque de suite un vrai confort. La Stinson est comparable à une sorte de chausson. Je me sens plutôt bien dedans je l’admets et en dépit de son aspect tout de même imposant, je ressens une certaine légèreté. En effet, ce n’est pas un poids plume mais compte tenu de ses caractéristiques et de son usage, ses 270 grs font d’elle une chaussure de trail-running tout de même légère.
La composition du mesh en tissu ultra respirant et souple, concourt à ce sentiment de bien-être et de confort. Tous comme les précédents modèles testés, je n’ai pas ressenti de gêne dûe à la transpiration. Le pied reste au sec!
Mon second constat porte sur la foulée. Avec cette semelle, celle-ci s’est retrouvée quelque peu chamboulée. Moi qui ai une attaque médio-pied, voire par l’avant du pied lorsque cela est possible, je me retrouve à attaquer par le talon. A y regarder de plus près, on comprend mieux pourquoi. Avec un drop de 6mm (hauteur de la semelle : 41 mm (talon), 35 mm (avant-pied) ) et une semelle incurvée sur 50% de sa longueur, la Stinson induit un déroulé un peu particulier. Comme une sorte cheval à bascule en quelque sorte, on attaque par le talon pour ensuite atteindre les méta. Alors j’avoue que sur les 3 premières sorties, j’ai été vraiment perturbée. Il m’a fallu revoir ma façon de courir et m’y adapter. Pas simple de changer ses petites habitudes, mais pas impossible ! Car au final, j’ai compris que « ce siège baquet » au niveau de la semelle intermédiaire permettait d’économiser de l’énergie en adoptant une foulée plus rasante.
J’ai donc testé la Stinson sur les chemins plutôt ensablés et parfois escarpés. Si j’ai pu noter un parfait maintien de la cheville et du pied de manière générale, je ne me suis néanmoins pas sentie totalement à l’aise sur ce type de terrain. Le fait d’avoir des appuis très proches du sol et de ses nombreuses aspérités, ne m’a pas mise en confiance. J’ai noté également une accroche de la semelle extérieure parfois un peu limitée particulièrement sur les terrains gras. Même si je n’ai eu aucune chute à déplorer !
C’est réellement sur la route que j’y ai trouvé tous les bénéfices. C’est avec un grand plaisir que j’ai pu enchaîner les kilomètres. J’ai retrouvé bien plus de fluidité et de souplesse sur un sol plus dur. Mon allure a gagné en dynamisme. Quant à la stabilité du pied, sur le bitume, celle-ci ne fait aucun doute . La Stinson offre la possibilité de réaliser de vraies performances sur la route en maintenant un rythme élevé au niveau de la vitesse.
L’amorti répond incontestablement présent. Les chocs sont absorbés à chaque impact au sol. J’évoquais précédemment un « effet chausson », et c’est vrai que l’on a l’impression de s’enfoncer dans la semelle et y retrouver une sorte de moelleux. Cela n’enlève en rien le dynamisme de la foulée je tiens à le préciser.
Je n’ai eu aucune courbature, aucune douleur tendineuse ou musculaire à déclarer au cours de mes premières sorties longues. J’ai vraiment apprécié de pouvoir les enchainer sans fatigue.
C’est tout l’avantage de ce type de semelle compensée. Celle-ci gomme toutes les aspérités du sol et limite considérablement les traumatismes dus aux ondes de chocs. C’est pourquoi je ne saurais que trop conseiller la Stinson pour ceux qui souhaitent s’adonner aux ultra-trail. Elle est faite pour la longue distance et pour les épreuves à étapes.
Reste à confirmer la solidité des semelles et leur usure dans le temps. Les Stinson sont dotées de renfort en caoutchouc permettant d’en limiter une dégradation trop rapide. Je n’ai testé les Stinson que sur 150 kms environ, ce qui demeure insuffisant pour juger de leur solidité.
En conclusion, la STINSON 3 est la chaussure de running que je conseillerais pour les longues distances et avant tout sur route. Elle est quelque peu éloignée de ma pratique actuelle de la course à pied. Néanmoins, si un ultra se profile prochainement dans mon planning (ce qui risque d’être le cas dans l’année qui arrive), je pense qu’elle fera partie de ma tenue de combat !
Bonne route et bon run !
Ses plus :
- Son excellent amorti
- Sa légèreté
- Son dynamisme
Son moins :
- Son manque d’accroche sur les terrains trop gras.
Et comme à l’école, voici sa petite note : 7/10
Texte et photos: Valessa Oliveira
Trail Session, Décembre 2015