Sur la piste, même si certains ne l’auront jamais noté, nous (la grande majorité, dirons-nous plutôt) courons en sens inverse des aiguilles d’une montre (le sens trigonométrique comme disent les pros). Par mimétisme et peut-être parce que cela nous semble naturel, nous tournons tous (rares sont les coureurs à se trouver à contre-sens) dans le même sens et il n’est pas courant (même en école d’athlétisme) que la question soit abordée. Mais alors pourquoi ?
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Nous pourrions parler de réflexe inexplicable ou de sensation naturelle, mais nous ne faisons finalement que suivre les «lignes», étant donné que tous les repères de distances sont positionnés dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Il va également de soi que le fait d’être tous dans le même sens nous permet d’éviter les collisions frontales.
De plus pour qu’une course puisse avoir lieu il est quand même nécessaire que les participants partent tous dans le même sens…
La Fédération Internationale d’Athlétisme (IAAF) en parle elle-même en page 151 du Règlement IAAF. Article 163.1 : «Les épreuves de course et de marche se dérouleront “corde à gauche”. Les couloirs doivent être numérotés, le couloir 1 étant le couloir intérieur se trouvant le plus à gauche.»
Après quelques recherches voici la liste des explications trouvées sur internet (la première semble la plus cohérente… quoi que) :
– Lors des premiers Jeux Olympiques d’Athènes, en 1896, les épreuves de course «sur piste» se couraient toutes dans le sens des aiguilles d’une montre. Curieusement, les athlètes ont vite fait part de leur gêne. A les entendre, courir vers la droite n’était pas naturel. En dépit du bon sens, la direction des courses dans les compétitions internationales a donc été inversée à partir de 1913. De nombreux scientifiques défendent la thèse d’une préférence «innée» pour ce sens de rotation. L’origine de ce phénomène serait neurologique : c’est l’hémisphère droit du cerveau qui commande la perception de l’espace. Dès lors, l’hémisphère droit contrôlant la moitié gauche du corps, la vision serait meilleure du côté gauche. Et cette visibilité accrue à gauche nous encouragerait à courir dans ce sens. Les chiffres de la préfecture de police de Hyogo (située sur l’île japonaise de Honshū) sont d’ailleurs là pour confirmer les dires du scientifique : 80% des criminels en fuite s’échappent… vers la gauche. Une expérience a même été menée sur quatre athlètes universitaires. Il leur a fait courir des 400 m dans les deux sens. Et au final, le constat est surprenant : les athlètes mettent deux secondes de moins en moyenne pour courir le 400 m dans le sens inverse des aiguilles d’une montre…
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D’autres hypothèses existent :
– Les athlètes auraient tout simplement pris exemple sur ce qui existait déjà sur les hippodromes. En effet, les chevaux galopent eux aussi dans le sens contraire des aiguilles d’une montre. L’exemple est également valable pour les courses de lévriers. Mais qui courait en premier alors ?
– Les athlètes auraient décidé de courir dans le sens inverse des aiguilles d’une montre afin de rattraper le temps perdu !
– Certains athlètes effectuent quant à eux (à l’entraînement) la moitié de leur séance dans un sens puis la seconde partie dans l’autre… pour limiter les répétitions et ne pas solliciter outre mesure les mêmes ligaments et fibres musculaires disent-ils… Mais moi je pense que c’est simplement pour ne pas trop user leurs chaussures sur l’extérieur !
Chez Trail Session, pas de jugement, tant que vous prenez plaisir à courir sans trop enquiquiner les autres, faites comme bon vous semble ! A titre d’information pour ma part, je me contente d’observer quelques règles lors de mes entraînements sur piste (qui relèvent plus du savoir-vivre que d’autre chose) :
– Dire bonjour aux autres pistards (c’est le béaba) !
– Le coureur arrivant de derrière est prié de faire attention aux autres (au besoin il double par la droite).
– Lors d’un entraînement groupé, préférez rester les uns derrière les autres en gardant la corde sur les périodes de «travail».
– Sur les périodes de récupération, céder la corde et se décaler vers l’extérieur de la piste.
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