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Comme chaque année, nous avons ici le Raid du Golfe. Mais il n’y a pas que la Bretagne… je vois aussi les courses comme l’UTMB, le marathon du Mont-Blanc, la 6000D, le Championnat du Canigou, le Luchon Aneto Trail, etc… Des courses dans un milieu naturellement fragile !
Mais c’est la même chose pour les courses en forêt…
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Le raid du Golfe c’est quoi ?
C’est plus de 3700 coureurs/marcheurs qui viennent fouler le Golfe du Morbihan. Alors quand 3700 personnes multipliées par deux (on a tous deux pieds) auxquelles on peut pour certains y ajouter les bâtons, je vous laisse imaginer l’impact sur la nature si chacun d’entre vous vient à faire n’importe quoi.
Alors non je ne vais pas me lancer dans les articles de la protection de la nature et vous sortir le « interdire les courses sur des milieux fragiles ». Non, puisque je suis la première à être pour ce genre de courses et à me retrouver sur celles-ci . En effet quoi de mieux que de courir en pleine nature, de profiter du paysage, du panorama, des richesses de la faune et de la flore, de la diversité des éléments ?
Je vais juste pousser un coup de gueule contre ceux qui se disent qu’en coupant, qu’en marchant ou en piétinant juste là, ce n’est pas grave, puisque « je suis le seul à le faire ». Oui mais…à le faire à ce moment-là, pas sur la durée de la course. Qu’en laissant s’échapper le petit bout de papier à l’ouverture de la barre de céréales (vous savez juste le petit coin quand celle-ci s’ouvre mal) il n’y aura pas d’impact car c’est un bout infime.
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Ehhhh bien si c’est grave !!!
Il y a des chemins et il faut les emprunter, les respecter, car si tout le monde a la même réaction que vous, je vous laisse imaginer l’état du terrain après 48h de course. Que ce soit sur le littoral ou en montagne c’est exactement le même piètre impact. Notre passage laisse des traces, nous ne sommes pas des fantômes. Et être vigilant à l’extrême, cela signifie qu’il ne faut pas laisser tomber un papier, même par inadvertance.Vous courez en nature alors protégez la nature. Protéger ne veut pas dire la vivre d’une seule façon.
Plus les gens pourront fréquenter la nature plus ils pourront l’aimer.
Pourquoi des gens salissent les chemins ? Ils s’imaginent dans un parc d’attractions comme Disneyland et croient que quelqu’un passe ramasser derrière eux ? C’est un chemin qu’ils prennent une fois dans leur vie mais c’est « le leur » et les autres y ont droit au même titre !
Par exemple, tout près de chez moi, se trouvent des zones protégées où l’on ne doit pas quitter les sentiers, sur lesquels les chiens doivent être tenus en laisse et bien sûr où il ne faut pas se rendre en engin motorisé ou en vélo. Et bien évidemment comme les gens ne comprennent pas pourquoi, ce n’est pas respecté ! Les déchets jetés dans les espaces naturels sont cause de véritables dangers pour la faune et la flore.
Le tube de gel que monsieur ou madame X jette , ce plastique, hors de tout circuit de traitement maîtrisé par l’homme, survivra à nos enfants, petits-enfants, arrière petits-enfants.
Il lui faudra plus de 500 ans pour être éliminé par les éléments naturels car c’est un matériau de synthèse issu des hydrocarbures, non biodégradables. Les micro-particules sont ingérées par les petits organismes et se retrouvent dans la chaîne alimentaire, jusque dans nos assiettes.
Ex : les sacs en plastique sont la première cause de mortalité pour les tortues marines.
Et je ne pense pas que vous, coureurs, aimeriez fouler le sol dans ces détritus ! C’est pourquoi, en campagne, en mer, sur les plages, en forêt, soyons de véritables éco-citoyens, préservons nos ressources et nos espaces naturels.
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Alexia Jacquot, Trail Session Magazine, 2013.