Cette chaussure a été conçue par et pour Kilian Jornet. Elle est le fruit de plus d’une centaine d’essais de prototypes.
Au travers de cette revue détaillée, et d’un test réalisé sur tous les terrains possibles et imaginables, nous allons tenter d’en décrypter tous les côtés positifs, mais aussi négatifs. Le but de cette revue ne sera pas de vous la vendre, mais bien de vous éclaircir sur les caractéristiques et la qualité de ce produit au prix très controversé.
Pour vous détailler cette revue, Cédric l’a chaussée souvent pour ses entraînements, mais aussi sur de nombreuses courses « techniques »: Cross du Mont-Blanc, Altispeed Val d’Isère et 6000D. Quant à Greg il l’a chaussée de nombreuses fois lui aussi à l’entraînement, mais aussi sur le Trail de Sommand 50kms 4000M D+.
Cette chaussure est passé par toutes les conditions, ce qui nous permettra de vous en rendre un compte-rendu le plus précis qu’il soit. Elle a pu « visiter » des terrains secs et donc une météo particulièrement ensoleillée (Cross du Mont-Blanc pour Cédric et Trail de Sommand pour Greg), mais aussi des météo beaucoup moins clémentes: Altispeed Val d’Isère (neige, boue, la TOTALE) et la 6000D (Pluie et boue). Elle est passée par tous les chemins.
C’est une chaussure qui est très légère. C’est effectivement ce qui surprend lorsqu’on la sort de la boîte et la sous-pèse. C’est une chaussure destinée à des coureurs rapides et légers recherchant la vélocité. La S-Lab Sense est une chaussure de compétition haut de gamme qui a donc été conçue avec Kilian JORNET, et elle lui était destinée au prime-abord.
Il s’est avéré que par la suite, Salomon l’a commercialisée en édition très limitée. Il faut dire que c’est une chaussure qui coûtera 200 Euros à celui qui voudra se l’offrir.
Ce qui surprend dès qu’on la chausse, c’est le confort, ainsi que son chaussant et sa semelle permettant un mouvement naturel du pied et un appui sur l’avant pied. Kilian JORNET du Team Salomon a remporté la Western States et l’UTMB en 2011 avec cette chaussure spécialement conçue pour lui.
DONNÉES TECHNIQUES :
- Poids: 210 gr en 45.5
- Mesh ouvert respirant
- Sensifit sans coutures
- Tige basse: La chaussure basse assure une plus grande liberté de mouvement.
- Pochette pour lacets: Protection de languette évitant toute pénétration de terre ou de débris à l’intérieur de la chaussure.
- Endofit: Manchon interne servant à maintenir le pied avec précision et à améliorer le retour du terrain et l’enveloppement du pied.
- Sensifit TM en TPU: Procure une meilleure tenue du pied ainsi qu’une protection latérale.
- Quicklace TM: Système de laçage simple et efficace en un seul geste. Une chaussure facile à mettre comme à retirer.
- Chaussant Racing
- Light Weight Racing
- OS Tendon
- Dynamic Traction
- Non-Marking Contagrip: Offrant une adhérence optimale sur de nombreux types de terrain, la semelle Contagrip® de Salomon utilise la combinaison de caoutchouc idéale pour adapter chaque chaussure à son usage spécifique.
- Profeel: Placé de façon à offrir une protection optimale sur les sentiers.
- Construction sans coutures seconde peau.
La Salomon S-Lab Sense: Une chaussure minimaliste ?
N’étant pas des experts du Barefoot/Minimalisme, nous vous renvoyons à la revue-test de Fred Brossard (Minimalist Runner):http://runners.fr/salomon-slab-sense-sur-les-traces-de-kilian/
Néanmoins, même si nous ne sommes pas des spécialistes du Minimalisme, nous pouvons dire que Salomon tente d’exploiter cette filière mêlant légèreté, flexibilité, mais surtout un Drop très réduit, quasi nul.
Nous ne dirons donc pas que la Sense est une chaussure minimaliste, mais elle est excessivement légère, et surtout permet de faire corps avec les différents terrains empruntés.
Tout a été dit et entendu sur cette chaussure: elle est chère, faut avoir le pied qui va avec, faut aimer le minimalisme, elle est fragile, elle ne dépassera pas les 200kms… A en croire ce qui se dit, rien ne vous pousse à l’acheter, et pourtant…
LE TEST DE CÉDRIC ET GREG :
Dès sa sortie de la boite, ce qui frappe, c’est visuellement: une claque technologique de savoir faire made in Salomon. La finition est impeccable, et il y a la présence du système de serrage des lacets, avec possibilité de le remplacer par des lacets classiques.
Les couleurs flashent mais la sobriété est néanmoins de mise de par la simplicité de conception. La semelle accuse un drop très faible. Elle correspondra donc à un coureur d’un poids inférieur à 75kg. Le système de crampons de la semelle comprend un avant pied très dynamique avec une partie avant intégrant du Carbone. C’est le côté « magique » de la Sense: elle a un dynamisme extraordinaire pour les coureurs qui aiment attaquer leur foulée par l’avant du pied.
En revanche, le talon est très mou, et le système de crampons est quasi nul, inexistant, ce qui rend la chaussure très peu maniable sur les parties descendantes. Cédric en a d’ailleurs fait les frais sur deux courses: Altispeed et 6000D, qui furent des courses « boueuses » et particulièrement glissantes. La semelle livrée avec la chaussure est « risible » de simplicité et l’achat d’un produit annexe nous semble conseillé. Cette remarque est évidemment très subjective, mais dans notre test nous tenions à vous apporter cet élément.
Le pare-pierres est costaud et protège bien les orteils. Il est important d’ajouter que la forme de la chaussure favorise un appui sur l’avant du pied. Les pieds dans les Sense, une sensation bizarre est présente… celle d’être proche du sol et de n’avoir pas de poids sur le pied. Confortable et légère, que du positif. Sur la route, rien à dire, ça déroule tranquillement, l’amorti et le confort sont la, tout en conservant la légèreté. La souplesse de la Sense n’est pas une légende, c’est très fluide lors de la foulée.
Sur les chemins et les pentes de moyen à fort dénivelé, la chaussure accroche bien le sol. Le système Contagrip est efficace. Il reste juste qu’une utilisation sur terrain gras ou boueux sera surement une autre paire de manche: voir ce qu’en dit Cédric.
En descente, j’ai testé sur la pointe des pieds, en lâchant tout… pas de soucis, l’accroche est bien là, la chaussure répond bien, HYPER dynamique. Il est en revanche à noter: un faible maintien du pied lors des descentes. Du moins j’ai trouvé. Alors ceux qui auraient une fâcheuse tendance aux entorses devront être vigilants !
La chaussure, testée sur terrains que nous pouvons qualifier de « classiques », me démontre le faible amorti et le faible maintien en descente. Cela me fait dire que la Sense est avant tout destinée aux coureurs légers, dynamiques et disposant déjà d’une bonne technique en Trail. Pour la finition,pas de problème, on est sur du haut de gamme.
Sur un parcours très technique: le Trail de Sommand, une course qui a la réputation d’être difficile. Cela a été l’occasion de voir et de vérifier ce qu’elle avait dans le ventre: avec un vrai test en montagne, sans concession. En Haute-Savoie s’il vous plait !
Pour commencer, je reviendrai sur le confort de ces chaussures. Je pèse 69kgs pour 1M78 et je dois dire que ce sont des chaussons ! On s’y sent bien et il est très important de signifier leur souplesse. Je les ai beaucoup apprécié dans les parties rocheuses et pierriers.
Dans des sections très techniques (rochers, cailloux roulants, parfois mouillés), le pied est parfaitement maintenu. Sur un parcours de 50km, je n’ai ressenti aucune douleur aux pieds. Pour ce qui est des descentes (point sur lequel j’émettais quelques réticences), les Sense répondent présentes pour un peu que cela ne soit pas la gadoue car là, soyons clairs, ça ne répond plus du tout. En effet, dans les sections boueuses ou très humides, le Contagrip de la Sense est inexistant et ça glisse comme ce n’est pas permis… donc prudence dans ce genre de passages. Je les déconseillerais pour des Trails d’hivers et/ou très humides. Il vaut mieux se tourner vers une S-Lab Softground ou autre, qui auront une accroche plus prononcée.
Néanmoins, dans ces 9h de courses où j’ai pu rencontrer des sections sèches et des passages peu humides, elles ont extrêmement bien réagi, et je n’ai rien à redire.
Le pare-pierres est très efficace, je n’ai rien noté de particulier. Les 200g de la chaussure ont la faculté à se faire vite oublier, comme les 200 Euros dépensés… Le drop très bas de la Sense change sensiblement votre foulée, avec une attaque plat du pied.
Pour ce qui est de l’amorti: si vous êtes un sympathisant du minimalisme, vous ne serez pas déçu. Il est très acceptable. Pour preuve, je n’ai jamais eu mal au talon ou au pied durant l’épreuve. Le système de serrage des lacets est très efficace et ne bouge pas durant la course où elles ont été quand même quelque peu malmenées.
Dans sa globalité, et pour conclure, si vous pesez moins de 75 kilos et cherchez une chaussure légère… La Sense est faite pour vous. Si le drop ne vous dérange pas, bien évidemment. Pour les adeptes de Trails bien boueux, elles sont à déconseiller, et Cédric pourra vous en parler, il en sait quelque chose. En effet, la semelle est un peu trop light coté accroche, à mon goût. La Sense est véritablement pour moi la Rolls Royce des chaussures de Trail.
Grégory Julien Baron, Trail Session.
La S-Lab Sense pourrait se résumer ainsi: SUPRA CONFORT et HYPER DYNAMISME. Courir avec ces chaussures est à chaque fois un enchantement. Bien que je sois passé par des phases, notamment en courses, où je ne faisais pas spécialement le « mariole », parce que j’avais eu l’audace de les mettre. Mes Chaussures S-Lab Sense ont aujourd’hui très largement passé le cap des 500kms. je dois signaler que je les ai depuis fin juin, et que nous écrivons cette revue fin septembre. J’ai donc pu les tester dans toutes les conditions climatiques, sur tous les types de terrains que vous pouvez imaginer… Notamment cet été, puisque j’ai passé la quasi totalité de mon été à courir dans les Alpes. Chaque fois que je les chausse et que j’attaque sur l’avant du pied, ce qui est ma particularité, venant de la course à pieds sur route… Ces chaussures sont diaboliques, je m’envole. Je n’exagère vraiment pas. Je mesure 1M71 pour 60kgs, et je dois bien l’admettre j’étais à la recherche d’une chaussure très légère et dynamique pour le Trail. Sur la route je suis un habitué des Adidas Adios Adizero. Avec les Sense j’ai été comblé.
Elles sont très confortables. Ce qui frappe, c’est cette sensation d’être dans des chaussons, je reprends volontairement le terme de Greg, car c’est aussi ma sensation. Peut-être le votre aussi bientôt… Le système de laçage est vraiment très pratique, les lacets ne traînent plus, il n’est plus nécessaire de les glisser dans le chausson, ou de les enrouler. De plus il n’y aura pas non plus le problème des lacets récalcitrants. Sur l’esthétisme, cette chaussure je ne la trouve pas plus flashy que ma Adios… Non, sans rire, cette chaussure est vraiment très classe, et ce qui frappe, c’est la souplesse du chaussant qui permet vraiment d’attaquer tous types de chemin, et de pouvoir aborder le Trail de façon ludique et fun.
L’utilisation de la Sense nécessite néanmoins de détenir une très bonne technique, car en descentes, et notamment techniques, le talon est très mou et n’a pas une accroche des plus efficaces. Mais ceci est un point à savoir, une fois qu’on le sait, on sait sur quels types de terrains l’utiliser et surtout par quel type de météo. J’en ai fait les frais deux fois. Sur deux courses, mais je ne regrette pas. Dans les parties de relance, elles ont suivi, je pouvais relancer, accélérer. Avoir les Sense aux pieds, c’est avoir une sensation de liberté et de légèreté.
Sur les aspects techniques, j’ai fortement apprécié l’attaque de l’avant-pied. Je suis un coureur qui, lorsqu’il va vite, attaque sur la pointe. La tige carbone sous la semelle permet un dynamisme incroyable, et en montée c’était phénoménal, je gagnais en efficacité lors de mes ascensions. Je pouvais relancer dans des portions où la pente s’accentuait, et j’avais cette sensation de légèreté que je trouve important quand je suis dans le dur d’une pente qui s’élève. En revanche, le talon est très mou. Il n’amortit rien. Mais paradoxalement, je n’ai jamais souffert de problèmes articulaires. Ce que j’aime par-dessus tout avec les Sense, c’est la semelle, de l’avant pied au talon.. Le Drop très réduit permet d’épouser le sol, et d’avoir la sensation de ne faire qu’un avec les sentiers foulés. Là où le bât blesse, c’est sur l’aspect des crampons dont parlait Greg. Cette chaussure n’a quasiment pas de crampons. Il est inexistant au talon, et lorsque vous courrez dans la neige ou la boue, vous avez la sensation d’avoir deux savonnettes aux talons. Ça glisse fortement et c’est quasi incontrôlable. Elle est donc faite pour les terrains très secs. L’idéal est de l’utiliser sur des Trails rapides de 30kms, qui peuvent comporter un fort dénivelé et être techniques, mais par temps sec. Car sur l’Altispeed Val d’Isère et la 6000D, je ne contrôlais rien, même avec la technique. Le talon n’a aucun crampon, il est lisse. J’ai chuté à plusieurs reprises, et j’ai perdu beaucoup d’influx nerveux dans les descentes boueuses… J’ai perdu beaucoup de temps et d’énergie, et je pense qu’une autre chaussure aurait été plus adaptée. Mais Salomon a pris la mesure de cela, Kilian JORNET a essayé il y a peu de temps un prototype de Sense avec la semelle d’une Softground. La prochaine Sense comprendra une meilleure accroche niveau semelle. Mais elle y perdra cette petite qualification de « minimaliste » qu’on lui donnait. Ce qui ne sera pas pour me déranger, car cette chaussure, avec une meilleure accroche sous la semelle, peut devenir une PERFECTION en terme de chaussure de Trail très légère et dynamique. Le Pare-pierres est impeccable, j’ai toujours eu le pied excessivement bien maintenu. Et je vais me répéter, mais c’est un plaisir de la chausser à chaque fois.
Aussi, elle a bel et bien passé les 200kms, et même bien au-delà, puisque je suis à 500kms, et pas des moindres. Elles sont passés dans des torrents d’eau vive, des pierriers bien saillants, la neige et la glace à Val d’Isère et La Plagne où je m’entraînais cet été… Elles sont dans un état où on aurait du mal à croire qu’elles ont autant de kilomètres. Après je ne le cache pas, la semelle s’est affaissée par endroits, on commence à noter une certaine usure. Je lui fais faire encore deux courses rapides, quelques entraînements en forêt…plutôt courts. Et à mon avis elles seront arrivées au bout de leur chemin… Il sera alors temps de passer à la S-Lab Ultra, la petite soeur de la Sense prévue pour le printemps 2013… Et à ce qui se dit, elle serait à un prix plus abordable que la S-Lab Sense.
C’est une Merveille. Je ne vous assommerai pas de superlatifs, je pense que nous avons presque tout dit avec Greg. Vu le prix, elle est peut-être une idée de cadeau à vous faire vous offrir, pour un anniversaire, ou un évènement particulier… Mais elle vaut vraiment le COÛT sans jeu de mot…
Cédric Masip, Trail Session.
Très bon test! C’est effectivement une formule 1…du Trail sec! Enfin un site qui dit la vérité…Cette chaussure vous oblige à en posséder une autre plus accrocheuse pour « vraiment faire du trail » et pas juste frimer sur le plat. Sa semelle est juste ridicule en climat tempéré, la CATA en descente comme vous dites…Je précise l’avoir testé sur 500 kils…