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Stéphanie Le Floc’h, sur un nuage !

Stephanie.

Vainqueur féminine sur le Grand Raid du Morbihan (177km), Stéphanie Le Floc’h s’est entretenue avec Alexia. Retour sur cette interview en détail…

Trail Session Magazine : Bonjour Stéphanie, je suis ravie de faire cette interview de toi. Nous nous connaissons un peu car avouons-le à nos lecteurs, nous faisons parti du même club, nous avons le même entraîneur et nous avons fait une partie des cross ensemble. Déjà, je tenais à te féliciter pour cette grande victoire car tu pulvérise le record de l’épreuve avec tes 21h24’31 », tu étais donnée parmi les filles bien placées et au final tu remporte l’épreuve mais surtout tu es dans le top 15 de l’épreuve. Il faut savoir que tu as déjà à ton actif de belles épreuves comme la Transmartinique, de beaux podiums comme celui de Vice-championne de Bretagne de Trail court 2013. Comme on veut en savoir plus sur toi, peux-tu te présenter ? 

Stéphanie Le Floc’h : Bonjour Alexia ! Déjà je ne pensais certainement avoir la chance de réaliser de si belles courses en commençant la course à pied en 2009 quand j’habitais en Auvergne. Boucler un tour de stade m’essoufflait mais je l’ai fait tous les jours, puis suis sortie du stade pour pousser l’effort sur 1h de jogging. L’exploit ! Je cours et en plus ça y ‘est, je prends plaisir à aligner les km et gambader dans les chemins. Puis avec des copains, j’ai pris le départ d’un semi sans trop savoir comment cela se gérait. Cumulant toutes les erreurs possibles (chaussures trop petites, départ trop rapide, pas de ravitaillement, …), j’ai les ongles ensanglantés mais je suis arrivée en 1h34. Je suis super contente de mon petit truc même si je ne peux à peine marcher, c’est terrible,  je me mets à rêver de faire un jour un marathon. Ça tombe bien, il y en a un à Clermont Ferrand et je n’hésite pas, je pars le matin avec mon certificat médical et m’aligne au départ, ils sont tous concentrés… mais où donc ai-je mis les pieds… (rire). C’était sans compter sur un monsieur avec une bonne trombine à qui je demande comment ça se court un marathon. Il se marre et me dit de le suivre, qu’il partait sur une base de XX au kilo (je n’ai rien compris…) mais ok, je prends leurs foulées. Je me dis assez vite que j’ai encore fait une boulette car tout le monde me félicite sur la route (1re féminine..bravo !), aie, ça veut dire que je ne suis pas à ma place, je vais certainement craquer à un moment donné… mais je suis bien. Au 25ème km, Christian doit faire une pause au ravitaillement (mon lièvre sympathique) et me dit de filer sur le même rythme. Il y avait peu de participants (600 je crois), je suis pratiquement toute seule sur la route alors je remonte à hauteur des personnes que je vois au loin et termine abasourdie en 3h20 l’épreuve en ayant conservée ma placeEn juillet 2010, je déménage à Quimper pour le boulot et passe l’été à découvrir le coin baskets aux pieds, je suis ravie car c’est super mignon. Le halage, des sentiers côtiers, la forêt… En rejoignant l’Association courir avec Brin d’Avoine en fin d’année, j’apprends dans une super ambiance à gérer un tempo sur les courses de 10 km avec le challenge Penn ar bed, on file au marathon du Mont St Michel en groupe, au marathon des Causses en octobre 2012… je ne sais pas choisir entre la route et les chemins… un démarrage en janvier avec le raid 28 (course d’orientation en région parisienne en équipe de 110 km), je cumule  3 challenges (Penn ar bed pour les 10 km route, Cornouaille sur le court et Armor Argoat sur les Trails), la course du cœur en mars (relai de 700 km pour le don D’organes) ; 1er gros défi sur le semi-but de 63 km …je m’éclate, les marathons de Paris et Rennes (je stagne à 3h05) et la fameuse Transmartinique de 133 km (31h d’effort, 2 nuits dehors, c’est dur).

Je termine 2012 naze mais ravie d’avoir pu partager d’aussi nombreux bons moments en équipe, me dépasser en solo. J’ai envie de voir si je peux faire quelque chose au marathon, ça m’énerve ces 5 minutes, Je vois bien que je cours partout et je ne sais pas me canaliser. C’est là qu’on se rencontre avec Alexia et Xavier Tremaudan, notre coach, saura me focaliser sur des objectifs, le suivi d’une préparation, du fractionné… ça fait mal ça ! Tout en relativisant sur mes envies de courses plaisir, besoins de jogger pour tout simplement prendre l’air avec les potes… Un début 2013 en préparation marathon d’Annecy fin avril et je me plante. C’est dur. J’ai été mal dès le 10ème km, oppressée, pas bien. Je le termine quand même, je coupe d’effort et apprécie le Lac vu les photos tête en l’air que j’ai vues et arrive déçue en 3h11 dans un état …j’ai même cru que je n’allais pas parvenir à faire les derniers 200m ! Mais qu’à cela ne tienne, il y en aura d’autres et je suis quand même sélectionnée à ToulousePour me vider la tête, je pars sur le BUT de 115 km, sans pression, sans objectif. Je suis ravie d’avoir participé à cette très belle course. Philippe Ehouarne, l’organisateur m’avait mise sous les couleurs de Groupama et la « cerise » fut d’arriver en 14h37,1re féminine mais surtout 29ème au scratch. La fatigue et les traumatismes post marathon sont quand même là et j’ai galéré sur la fin et mon genou et les guibolles sont plus ok ! Elles me font faire un break… Le kiné me dit que c’est une entorse. Moi, je lui dis non, ce n’est pas possible vu comment je m’entraîne sur le home trainer pour la récupération; C’était sans compter sur l’intervention d’une grande dame, de sa connaissance et savoir faire qui me débloque un nerf… Bonheur, reprise des entraînements à 4 semaines du Grand Raid, sacré challenge avec moi-même… elle m’impressionne cette course, je veux la boucler, arriver au bout et me faire plaisir.

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Stephanie2

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T.S : Comment s’est déroulé le 177 km du Grand Raid ?

S.L.F : C’est un départ un peu rapide vu de l’extérieur mais je n’avais pas allumée ma Garmin (bah oui, une autonomie de 20h only…) alors au feeling, je l’allumerais après avoir passé le bateau. Je file donc sur un rythme un peu soutenu mais où je me sens bien même si je trouve qu’il fait drôlement lourd. Puis je ne suis pas inquiète, je sais qu’il y a sur la course des favorites dotées d’un beau palmarès et que je serais remontée à un moment ou un autre mais peu importe, je fais ma course à ma façon. La nuit arrive finalement assez vite et je crois que je vais investir dans une bonne frontale, Je voyais mal ! Et puis, pas envie de prendre de risque de toute façon à me prendre les pieds dans les racines, les trous,… objectif terminer et sans bobo. Donc rythme plus cool, il s’agit juste d’avancer gentiment. Enfin Sarzeau, il n’y a plus qu’une trentaine de km avant le bateau. J’entends que la première (que j’ai même pas vu à Sarzeau dans le gymnase, car concentrée sur mes chaussettes et mes piles) a fait un très beau parcours et elle est positionnée dans la tête de course. Chapeau ! En me dépassant avant Sarzeau, j’ai bien vu qu’elle était bien lancée et sur un tempo que je n’allais pas m’amuser à suivre car pas du tout le mien. Je garde mon pseudo tableau de marche en tête et j’avise après Locmariaquer. Le bateau nous dépose et le ravitaillement est à 2 km… pas facile de redémarrer après le coup de froid sur la traversée, le fait d’être restée inactif un bon moment… Je croise Amandine quand j’arrive au ravitaillement, un bref échange, un regard, elle est repartie ; moi j’arrive et il faut que je prenne le temps de me changer tranquillement, ravitailler rapidement, un petit contrôle du sac, un bisou aux copains de Brest (les BLATS) et là, je me sens toujours bien, pas de bobos, pas fatiguée, Juste envie de me lâcher maintenant, je repars avec 35 minutes de retard mais il reste plus de 80 km… Je me dis que c’est jouable et en tout cas, j’essaie et c’est comme si avoir pris une bonne pause m’avait mise en « reset ». je démarrais maintenant. Go ! Repartie sur un rythme bien soutenu, j’ai fini par repartir de Larmor Baden devant et ai fini les derniers 40 km sans m’autoriser à lâcher quoi que ce soit. Je le voulais pour Marc Abgrall (gérant du magasin Run and Swim de Quimper) qui m’a fait confiance, pour tous ceux qui y croyaient alors que je n’avais qu’une crainte, c’était de ne pas réussir à finir. Tu penses à tellement de choses pendant la course. J’ai revu des images de la course du cœur et des moments d’efforts avec les transplantés, greffés qui se battent et sont de véritables exemples de courage et de ténacité. Alors pour toutes ces raisons, tu trouves encore la pêche pour toujours relancer ta foulée et terminer plus fort.

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T.S : Une course maîtrisée ?

S.L.F : Une course solo avec et contre moi-même !

T.S : Que penses-tu du parcours ?

S.L.F : Avec du recul, je me demande pourquoi il n’est pas fait dans le sens inverse ??? les difficultés sont finalement plus à la fin !?

T.S : Quels souvenirs garderas-tu de cette course ?

S.L.F : Une aventure en Team Run and Swim composée de 7 coureurs (6 sur le 177 et 1 sur le 56) où chacun a fait sa course, a connu ses galères, ses doutes, ses joies. La rencontre de spécialistes dans ces ultras qui ont déjà bouclé 6 ou 7 fois le parcours avec lesquels tu partages quelques kilomètres sur ces 177 km, toujours un esprit très convivial et solidaireLa joie de l’arrivée, voir enfin que le challenge est réussi, ne pas avoir lâché dans la tête, être allée jusqu’au bout.Mais ce qui m’a fait le plus plaisir, c’est d’être parvenue au record de l’épreuve en me positionnant 14ème au scratch. Je réalise pas trop mais c’est plutôt sympa de se dire que cela signifie peut-être que je peux envisager de me lancer sur type d’épreuve … un 24h quand je serai grande ou très bientôt je sais pas (je négocie avec Xavier) ! (rire )

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T.S : Sinon pour le reste de l’année, quels sont tes objectifs ?

S.L.F : Je vais aller au GRP fin Août essayer de passer sans me faire refouler aux barrières horaires, puis des vacances en septembre faire de la rando aux US et revenir en pleine forme pour refaire notre test VMA sans givre sur la piste !

T.S : Merci Stéphanie et bonne continuation !

S.L.F : Merci Alexia à bientôt !

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TS MAG

Alexia Jacquot, Trail Session Magazine, 2013. 

Auteur/Autrice

  • ▲ Cédric Masip - 42 ans ▲ 👫 Marié - 1 enfant 👦 👨‍💻 Fondateur & CEO @trail_session_magazine ⚓️ Odessa - Ukraine 🇺🇦 ⏱ 42.195km [RP] 2h46’52 🏃🏻‍♂️ Runner & Cyclist 🚴‍♂️ ⇣ My Strava ⇣ → www.strava.com/athletes/18867396 ✨ Ma Philosophie ✨ "Courir sur le chemin de la vie, le plus loin possible, le plus longtemps possible. Emprunter tous les sentiers, même les impasses, le plus important est de s’y (re)trouver".

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▲ Cédric Masip - 42 ans ▲ 👫 Marié - 1 enfant 👦 👨‍💻 Fondateur & CEO @trail_session_magazine ⚓️ Odessa - Ukraine 🇺🇦 ⏱ 42.195km [RP] 2h46’52 🏃🏻‍♂️ Runner & Cyclist 🚴‍♂️ ⇣ My Strava ⇣ → www.strava.com/athletes/18867396 ✨ Ma Philosophie ✨ "Courir sur le chemin de la vie, le plus loin possible, le plus longtemps possible. Emprunter tous les sentiers, même les impasses, le plus important est de s’y (re)trouver".

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