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The Trail : Surpasser son corps grâce au mental…

The Trail.

C’est un mois après avoir organisé mon propre Trail, le Trail des EDUENS qui a eu lieu le dimanche 07 Avril à Autun (71), que je chausse mes baskets pour m’aligner à THE TRAIL 2013 à Sens (89) sur la folle distance de 85 km qui m’était alors inconnue.

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Jusqu’à présent ma plus longue course était 70 kms lors de ma participation à la SaintéLyon de cet hiver, décembre 2012. Samedi matin, après une nuit au cours de laquelle j’ai peu dormir dans l’attente de l’épreuve, je retrouve Cédric MASIP, avec lequel nous avons créé les Afterwork TRAIL SESSION, au retrait des dossards. Notre objectif est de courir, de finir la course, ensemble et de partager ainsi un moment convivial  Après notre petite crêpe du midi, c’est à 15h que le départ est lancé ! Avec les 4 distances proposées (35 kms, 63 kms, 85 kms et 110 kms), ce sont près de 600 personnes qui s’élancent sur les circuits de l’Yonne.

Le départ est rapide mais très vite, nous nous retrouvons à la deuxième et à la troisième place tout en pensant qu’il allait falloir assurer le reste de la course. A bonne allure et assez confiant en nos capacités pour relever le défi de terminer ce 85 kms, nous rattrapons, au 20ème kilomètre, le premier qui s’était échappé. Pour ma part, bien préparé avec un Raid VTT/Trail d’environ 100 kms au début du mois de mars et la Course du Cœur à la fin du mois de mars, une épreuve de 4 jours/ 4 nuits en relais pour le don d’organes, avec près de 120km je me disais que tout irait bien. Mais, au 30ème kilomètre nous avons vite déchanté, avec l’apparition de crampes, ma douleur à la cheville, liée à une tendinite au niveau du fléchisseur du pied gauche ancienne qui se faisait sentir de nouveau et pour Cédric, son genou, gonflant, sous un hématome qu’il s’est fait lors d’une chute de Streetstepper deux semaines auparavant.

Mais ce n’était pas tout ! Le soleil était traître, car masqué par un petit vent, et nous avons pris une insolation accompagnée de nausées, d’étourdissements et de maux de tête. Mais nous n’étions pas les seuls à avoir subi cette contrainte météorologique, puisque les personnes qui sont revenues sur nous étaient dans le même état (plus tard, à l’arrivée, nous avons appris qu’une grande partie des coureurs, notamment sur 63 kms ,85 kms et 110 kms, avait eu le même ressenti que nous). Souffrant de la chaleur, rattrapés et dépassés par d’autres coureurs du 85 kms, le mal de ventre, nos articulations fragiles respectives nous faisant souffrir (le genou pour Cédric et la cheville pour moi), la nausée, … la motivation n’était plus au rendez vous et nous avons fait les kilomètres en le 35ème et le 45ème au ralenti.

Marche, étirement, ventre noué, … On perd beaucoup de temps … On doit malheureusement laisser filer ceux de devant. Mais on a le plaisir à ce moment là de découvrir un beau paysage avec un passage au niveau d’une chapelle sur les hauteurs du parcours. Après cette chapelle et une bonne côte, on se réjouit d’arriver au ravitaillement qui nous semblait si loin.

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A Saint Julien kilomètre 45, on prend 5 à 10 minutes pour faire le plein au ravitaillement, souffler, manger un peu. Mais Cédric réalisant que sa douleur était vraiment grave et que son genou avait beaucoup gonflé, m’annonce qu’il souhaite en rester là. Même si, avec son mental d’acier, il savait qu’il pouvait terminer la course, il ne pourrait plus courir comme il le souhaitait. De plus, il ne voulait pas me ralentir car il savait que j’étais décidé à ne pas l’abandonner sur le parcours et que je l’aurais soutenu jusqu’au bout. C’est donc seul que je repars de Saint Julien, Je sais qu’il y a pas mal de personnes qui sont passées pendant qu’on récupérait mais je n’ai pas fait attention au nombre, ni à qui faisait le 85 kms en équipe ou non.  A ce moment là, je suis un peu perdu sur mon classement (grâce au suivi internet je sais aujourd’hui que j’étais en fait 3ème).

Le ravitaillement suivant était assez proche, puisqu’il était au kilomètre 56. Physiquement, cette partie s’est super bien passée. Je me suis même permis d’allonger un peu et d’augmenter ma vitesse dans les descentes. Mais après quelques kilomètres, je me retrouve sans eau… et trempé ! J’ai mal remis ma poche à eau et avec le matériel dans le camel bag, le tuyau s’est percé. Heureusement, à Saint Julien j’avais pris avec moi une petite bouteille d’eau. A l’arrivée du village où se trouve le kilomètre 56, je double un concurrent du 85 km (en fait, sans le savoir à ce moment précis, je passe à la 2ème place), puis on arrive ensemble au ravitaillement. Ayant pris mon temps à Saint Julien, je décide de faire un arrêt rapide pour remplir ma petite bouteille d’eau et en récupérer une deuxième, avant de repartir sur le parcours (toujours sans le savoir, je prends la tête du 85 kms). C’est accompagné d’un coureur du 85k en relais, qui doit faire la fin de la course, que je repars pour les kilomètres restants. Durant presque 10 kilomètres, on échange sur notre expérience de coureur, sur le parcours, puis la nuit tombe. On allume alors nos frontales et là, je décide de partir à la « chasse », pensant qu’il y avait encore des concurrents devant moi.

Je passe au ravitaillement du 70ème kilomètre où je fais un petit crochet pour boire un coca et repars de plus belle. Je remonte de nouveau sur un coureur par équipe, avec lequel je reste 3-4 kilomètres. On en profite pour discuter un peu de la course et notamment du classement mais lui non plus ne connaît pas le classement du 85 kms. Je repas seul, à 10km de l’arrivée, et j’accélère le rythme. J’arrive au dernier ravitaillement 7 kilomètres avant la fin de la course, le ventre toujours noué depuis l’insolation, accompagné d’un mal de ventre causé par la faim qui commence à se faire ressentir. Je prends juste un verre d’eau sans m’arrêter et je déroule ma foulée jusqu’au 5ème kilomètre. Ça y est, j’arrive à la dernière côte ! Pas une des plus faciles, mais il faut encore serrer les dents dans cette dernière difficulté. J’arrive en haut de la colline. J’en profite pour souffler, profiter de la solitude au milieu du silence nocturne et regarder autour de moi.  Dans le noir, derrière moi, j’aperçois la lumière venant des frontales d’une équipe qui entreprend de grimper cette dernière côte, qui pour moi a été la plus difficile. Devant, je vois les lumières de la ville, Sens est juste là, en bas. C’est reparti, ressourcé, mais un peu résigner à pouvoir remonter sur quelqu’un, je m’élance tout de même à vive allure jusqu’à l’arrivée. Je sors de la forêt pour reprendre la route, c’est la dernière ligne droite. Il reste près de 2 bornes à faire. Je pense avoir les ressources d’aller plus vite, mais je décide de finir tranquillement à 15-16 kms/h pour simplement finir en moins de 9 heures.

Je rentre alors en ville. Là les supporters, les coureurs qui en ont fini avec leur épreuve et les organisateurs, se font de plus en plus nombreux au fur et à mesure que je m’approche de la ligne d’arrivée.  Les encouragements me font oublier la douleur, le mal de ventre et le temps passé.  Je me sens les jambes légères pour parcourir ces derniers mètres. Je vois enfin l’arche de l’arrivée et la voix du speaker devient de plus en plus forte.

8h59 de cours et je franchis la ligne d’arrivée.

Je suis heureux d’avoir réussi à aller jusqu’au bout malgré tous les aléas de course. Une arrivée assez discrète puisque le speaker n’a pas fait tout de suite attention à moi, mais c’est Cédric qui m’accueille avec un grand sourire, sautant de joie malgré son genou tout gonflé en criant : « Poulet ! Tu as gagné !!! ». Pendant 15 minutes, alors que je n’avais pas encore réalisé ma victoire ne connaissant pas mon classement avant que mon pote me l’annonce à l’arrivée, j’ai eu droit à plusieurs « interviews ».  Après ces interviews, je redescends en pression. Je vais consulter les ostéopathes et les kinésithérapeutes pour ma douleur à la cheville et les contractures qui commencent à se faire sentir.  Avec l’arrêt de mouvement, c’est frigorifié que je me fais soigner, avant de retrouver Cédric et aller manger pour reprendre des forces.

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THE TRAIL a été pour moi une super expérience : mon premier 85 kilomètres s’est terminé par une victoire.

Je recommande cette course à tous les Trailers qui veulent préparer des grandes distances et des Ultras. De plus, comme cela avait été annoncé par l’organisation, l’ambiance a été au rendez-vous sur les ravitaillements et tout au long du parcours. Pour ma part, j’espère pouvoir être présent l’année prochaine au départ soit pour passer en-dessous des 8h30 (voire en-dessous des 8h si l’entrainement me le permet) ou sur le 110 kms pour me tester sur une distance encore plus longue.

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Article The Trail sur Trail Session

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TS MAG

Thomas Nury, pour Trail Session Magazine, 2013.

Auteur/Autrice

  • ▲ Cédric Masip - 42 ans ▲ 👫 Marié - 1 enfant 👦 👨‍💻 Fondateur & CEO @trail_session_magazine ⚓️ Odessa - Ukraine 🇺🇦 ⏱ 42.195km [RP] 2h46’52 🏃🏻‍♂️ Runner & Cyclist 🚴‍♂️ ⇣ My Strava ⇣ → www.strava.com/athletes/18867396 ✨ Ma Philosophie ✨ "Courir sur le chemin de la vie, le plus loin possible, le plus longtemps possible. Emprunter tous les sentiers, même les impasses, le plus important est de s’y (re)trouver".

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▲ Cédric Masip - 42 ans ▲ 👫 Marié - 1 enfant 👦 👨‍💻 Fondateur & CEO @trail_session_magazine ⚓️ Odessa - Ukraine 🇺🇦 ⏱ 42.195km [RP] 2h46’52 🏃🏻‍♂️ Runner & Cyclist 🚴‍♂️ ⇣ My Strava ⇣ → www.strava.com/athletes/18867396 ✨ Ma Philosophie ✨ "Courir sur le chemin de la vie, le plus loin possible, le plus longtemps possible. Emprunter tous les sentiers, même les impasses, le plus important est de s’y (re)trouver".

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