Bertrand a rencontré il y a quelques semaines l’atypique Widy Grego, qui réponds aux questions de la rédaction de Trail Session…Gros plan sur ce personnage engagé, qui a un coeur en or…
T.S : « Bonjour Widy, l’ensemble de la communauté Trail te connaît, même si quelques fois on ne connait pas ton nom, tout le monde à déjà entendu parler du « Traileur rasta ». Mais peux-tu te présenter en quelques mots ? »
W.G : Souvent on me caractérise comme un marathonien au gros cœur qui s’investit sur des projets solidaires. Je suis née en Guadeloupe d’une famille nombreuse, en 2004 j’ai participé à mon premier Trail à côté de Dawa Sherpa. Fort de mon résultat, il m’a encouragé à persévérer, depuis j’ai participé plusieurs fois au marathon des sables et d’autres compétitions réputés en France. C’est de ce parcours que j’ai construit ma personnalité dans le milieu de l’ultra.
T.S : « Coureur de Trail mais surtout d’ultra, tu es également un coureur engagé, notamment avec le Bénin, pour quelles raisons ? »
W.G : Au Bénin depuis 2011, j’organise avec les autorités sportives un marathon solidaire le REGGAE-RAID qui a pour objectif de venir en aide aux jeunes sportifs Béninois.
Je collecte du matériel de sport, tenues, chaussures et autres… auprès des coureurs français, Italiens, Belges… Ce qui me permet de les équiper et de leur faire bénéficier de mon expérience.
T.S : « Parles-nous un peu de cette course qu’est le Reggae Raid ? »
W.G : C’est un marathon qui se court sur la mythique route littorale empruntée par les esclaves entre Cotonou, la capitale économique et Ouidah, connu comme port historique pour l’embarquement des esclaves. Cette route est appelée « la Route des Pêches ». Contrairement à un marathon classique couru uniquement sur du bitume, la route est entièrement sablonneuse, entre mer et lagune où se côtoient tradition et modernité, petits villages de pêcheurs faits de maisons de palme, écoles, commerces, hôtels modernes et jardins en retrait. De plus, la température à cette époque de l’année est supérieure à 30° et flirte parfois avec les 35°. Cette route appartient à l’histoire car elle a été foulée par des centaines de milliers d’esclaves, amenés de toutes les directions de l’Afrique pour être vendus au marché de Ouidah puis embarqués sur le port à destination des nouveaux continents. Au-delà de la compétition et de ses valeurs, j’ai souhaité faire partager mes convictions en empruntant ce parcours mythique qui représente, pour moi, un véritable devoir de mémoire.
T.S : « Quels sont tes objectifs pour cette année 2013 ? »
W.G : En 2013 je vais aligner mes premières 24h à Roche la Molière en me donnant comme objectif 200 km, et déjà le 10 février sonnera le départ du Reggae Raid !
T.S : « Une question, peut être un peu plus technique, j’ai vu que tu es sponsorisé par la nouvelle marque montante française Hoka, que penses tu de ces nouvelles chaussures qui font fureur dans les pelotons Trail ? »
W.G : Pour les 100 km de Millau j’ai couru avec les chaussures HOKA, pas de mal au dos ni aux articulations (genou, hanche) souvent que je ressens après les courses de longues distances. Très satisfait de sa réception dans les descentes, très bonne amortie, légère et
stable en somme très satisfait.
T.S : « Tu es un peu le coureur d’ultra par définition, quels conseils donnerais-tu au néophyte pour se lancer sur ce genre d’épreuves ? »
W.G : C’est vrai, il faut une très bonne préparation, un bon sens de la gestion de l’effort et faire sa course pour soi avec comme seul objectif d’aller jusqu’au bout sans se préoccuper du classement car la seule satisfaction dans l’ultra, c’est quand on est FINISHER.
T.S : « Merci Widy pour ta générosité, ta sympathie, et surtout ton engagement total dans tout ce que tu entreprends, vraiment un exemple à suivre pour toute la communauté Trail ! «
W.G : Merci à vous !
Page du Reggae Raid
Bertrand Laffont, Trail Session Magazine.